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A la découverte de Saint-Léobon
 
Le rappel de la vie de Saint Léobon a permis aux visiteurs de mieux situer l'époque de la construction de l'église de Chalais. Ce saint ermite aura connu la célébrité grâce au miracle qu'il effectua post mortem, en un temps où les épidémies de peste décimaient les populations par millions bien loin des épidémies virales actuelles. Ce fut au Xème siècle, lors d'une de ces épidémies de peste, que l'évêque de Limoges décida de faire des processions avec les reliques des saints locaux et d'implorer le Ciel d'intervenir pour que cesse cette épidémie. Si les paroisses limousines concernées firent porter leurs reliquaires à l'évêché avec célérité, la paroisse qui conservait les restes de Saint Léobon tarda un peu pour effectuer un essai de guérison locale. Pour ce faire, l'on fit bouillotter les ossements de Saint Léobon dans un grand chaudron de vin bénit, puis il fut administré cette sainte potion à un jeune homme mourant. Celui-ci ayant recouvré miraculeusement la santé, la chronique dit que les malades du village furent traités avec succès avec ce vin miraculeux. On envoya enfin à l'évêché les reliques de Saint Léobon et l'épidémie se calma.
C'est ainsi que la dévotion à Saint Léobon se répandit au-delà même de la frontière entre Limousin et Berry tout proche.
Construite entre la Grande Peste noire et la Guerre de Cent ans, l'église Saint-Léobon de Chalais est une rareté discrète du XIVème siècle, période de quasi-désert architectural. La visite guidée organisée par l'APPB a permis de redécouvrir cet édifice qui a conservé la chapelle seigneuriale des marquis de Bélâbre bâtie au XVème siècle ainsi que des fresques dont la plus grande partie reste à découvrir. Une Vierge trônant avec une probable « Adoration des Mages » ont été partiellement dégagées sur le mur sud et des fresques armoriées sont encore très visibles dans le choeur, fresques plus difficiles à discerner sur la voûte de la nef, rappelant le seigneur de Pocquières, seigneurie voisine de Bel Arbre. L'intérêt de l'église a généré son inscription aux Monuments Historiques en 2007 considérant selon le texte officiel : « que l'église paroissiale Saint-Léobon présente un intérêt d'histoire et d'art suffisant pour en rendre désirable la préservation en raison de la présence de décors peints sur tous les murs de cet édifice de la fin de l'époque romane d'une part, afin de permettre une gestion appropriée des décors à découvrir d'autre part ».
Rêvons un peu, comme le suggéra l'un des visiteurs, imaginons un circuit qui pourrait s'appeler « Sur la route des fresques » qui évoluerait entre autres églises, de Chalais à Prissac et sa « Légende des trois morts et des trois vifs » en passant par Roussines et sa « Ronde des péchés capitaux »...

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